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► pour que les clients la voient. Mainte­
nant, elle est dans mon salon. Je n'ai
presque plus rien de l'équipe natio­
nale. J'ai offert tous mes maillots mais puissent encore poser avec
j'ai conservé la casquette. Dans les
années '60, nous devions l'envoyer cette casquette. Ce serait
une fois par an à la fédération pour
qu'elle place les étoiles supplémen­ fantastique, non ? »
taires. Ensuite, les internationaux
étaient invités à une fête à Bruxelles.
Le président nous rendait nos cas­
quettes sous les applaudissements
de la salle.»
UN BALLON VRAIMENT
MOCHE
Les employés fédéraux à avoir connu
ces casquettes ne sont plus légion.
Une longue recherche nous conduit à
Christian Vandenborne (63 ans). li a
travaillé à l'UB de 1975 à 1994, la
plupart du temps comme délégué
d'équipe des Diables Rouges. Il n'y a
plus eu de remise festive de cas­
quettes dans les années '70 et '80,
raconte-t-il, mais il a quand même
maintenu la tradition des caps.
« En août, je faisais confectionner
des casquettes pour les nouveaux in­
ternationaux de la saison précédente.
j'envoyais une lettre aux plus anciens
pour leur demander d'apporter leur
casquette au premier entraînement
:,"
1 les casquettes a disparu au début du
Jan Vertonghen détient le
nouveau record de
Belgique depuis 2017
mais il n'a pas reçu de
casquette.
126 17 mai 2018 WWW.SPORTMAGAZINE.BE
moche. On voyait à peine ce que
<< Imaginez que nos Diables Rouges c'était. j'avais proposé un autre mo­
dèle, plus net, mais la fédération ne
voulait pas toucher à la tradition.»
UNE CAP SUR UN
CERCUEIL
Vandenborne se souvient surtout de
la cap de Ludo Coeck. « À son décès
DIRK Wlll□CX. HISTORIEN DU F□DTBALL en 1985, la famille a apporté sa cas­
quette pour la mettre à jour. Elle vou­
lait la déposer sur son cercueil. Plu­
de la saison ou de l'adapter. Je me sieurs footballeurs y ont attaché plus
rendais ensuite dans un magasin de d'importance au terme de leur car­
Bruxelles pour y faire coller le bon rière. Parfois, ils me l'amenaient subi­
nombre d'étoiles.» Il est étrange que tement pour que je fasse placer
des hommes comme Ceulemans et toutes les étoiles. lis y avaient droit.»
Van der Elst ne s'en souviennent pas. Ce droit était même ancré dans le rè­
Vandenborne: « Les joueurs s'occu­ glement fédéral.
pent d'autres choses. Mais quand ils Il est difficile de dire quand cette
amenaient leur casquette après cinq tradition a pris fin. Vandenborne af­
ans, je mettais mon point d'honneur firme s'en être occupé jusqu'en 1994,
à la mettre à jour: parfois, on y ajou­ quand il a mis un terme à son rôle de
tait 25 étoiles d'un coup.» délégué.« Mes successeurs ont re­
Le magasin de textiles qui s'en oc­ pris la tradition.» Mais le premier
cupait est situé rue Gallait, à successeur de Vandenborne est trop
Bruxelles. La dame qui décroche a un souffrant pour être interrogé et le
trou de mémoire mais après quelques deuxième est déjà décédé. Piet
minutes, elle se souvient de ces fa­ Erauw (51 ans), l'actuel team mana­
meuses caps.» Elles étaient fabri­ ger des Diables Rouges, est le troi­
quées rue Haute, par La Chapellerie sième.
Raymond. Je m'occupais du ballon et « On ne m'a jamais rien demandé
des étoiles. Le ballon était vraiment au sujet de ces casquettes.» On en a
fabriqué une en 2001 pour Michel
D'Hooghe (72 ans), quand il a re­
noncé à la présidence.« j'ai reçu une
cap avec 14 étoiles, une par année de
présidence», explique celui-ci.
L'intérêt des Diables Rouges pour
siècle, au moment où leurs presta­
tions faiblissaient. L'historien du
football Dirk Willocx (40 ans) se rap­
pelle qu'un collaborateur de l'UB a
reçu un coup de fil de l'ancien inter­
national Emile Mpenza. Celui-ci lui
aurait tenu un discours style:« Sa­
vez-vous combien je gagne en Alle­
magne? Avec cet argent, je peux
m'achetertous les casquettes que je
veux, tous les jours.»
Michaël Bellon (43 ans) rapporte
aussi cette anecdote dans son livre
Tricolore Truien. Mais aucun employé
ne peut confirmer l'histoire de nos
1 jours. On ne sait pas non plus si la re­
marque de Mpenza a été la goutte de
Ej trop.